

4. Comment calculer le jitter, le FPQ (=RAP), le shimmer ou l'APQ ?
Il existe plusieurs méthodes à peu près équivalentes pour calculer les perturbations à court terme de la fréquence et de l'amplitude. Voici la plus simple (c'est aussi celle que recommande Paul Boersma, l'auteur de Praat) :
- sélectionnez un son dans la fenêtre Objects .
- appuyez sur « Edit » pour afficher la fenêtre SoundEditor .
- sélectionnez la portion du son sur laquelle vous voulez effectuer votre mesure.
- ETAPE FACULTATIVE : dans le menu « Pitch », choisissez « Advanced pitch settings...». Selon que vous voulez une mesure très sensible ou non, vous pouvez éventuellement mettre l' « Octave-Jump Cost » à 0, ou non. Depuis maintenant plusieurs versions, l'auteur de Praat recommande de laisser ce paramètre à sa valeur initiale (voir discussion dans le corps du mémoire, p. 141 et suivantes et p. 155 et suivantes).
- dans le menu « Pulses », sélectionnez tout simplement « Voice report ». Dans la fenêtre « Praat: Info» s'affichent alors de nombreuses mesures acoustiques qu'il est d'ailleurs possible de copier et coller vers autre logiciel (traitement de texte ou tableur, par exemple). Les mesures de perturbation de la fréquence et de l'amplitude les plus courantes en pathologie vocale sont :
- jitter (local) [correspond au jitter ratio de la littérature] : c'est une mesure des perturabations à court terme de la fréquence fondamentale du signal sonore. Il s'agit de la moyenne de toutes les différences, en valeur absolue, entre les durées de deux périodes consécutives du signal. On divise cette moyenne par la durée moyenne d'une période du signal, le résultat est donc un rapport, exprimé ici en % (voir mémoire p. 144). Selon le manuel de Praat, le seuil normal/pathologique de ce critère est fixé à 1,04%.
- jitter (rap) [=RAP ou FPQ, dans la littérature]: comme le jitter ratio, le RAP mesure les perturabations à court terme de la fréquence fondamentale. Ici, on compare la durée de chaque période Ti non pas à celle de la période suivante (Ti+1), mais à la moyenne de 3 périodes successives Ti-1, Ti et Ti+1, ce qui a théoriquement pour effet d'atténuer les variations volontaires de la fréquence vocale, comme le trémolo, par exemple (voir mémoire p. 146). Dans les faits, le jitter ratio et le RAP sont des mesures à peu près équivalentes. Le RAP est également exprimé en %. Le seuil normal/pathologique est fixé à 0,68%.
- shimmer (local) [=shimmer]: on mesure ici les perturbations à court terme de l'amplitude du signal sonore. Pour ce faire, on divise la moyenne des différences, en valeur absolue, entre l'amplitude maximale de deux périodes successives, par la moyenne des amplitudes maximales de chaque période (voir mémoire p. 148). Le seuil normal/pathologique est fixé à 3,81 %.
- shimmer (apq11) [=APQ] : il s'agit également d'une mesure des perturbations à court terme de l'amplitude du signal. Sur le même principe que le RAP, il s'agit d'atténuer les effets des modulations volontaires d'intensité en comparant l'amplitude maximale de chaque période Ti à l'amplitude moyenne des pics des périodes Ti-5 à Ti+5, soit 11 périodes (voir mémoire p. 149). Le seuil normal/pathologique est fixé à 3,07%.